Direction la photographie à l’entrée en seconde, profitant d’une création d’option audiovisuelle au Lycée Louis Lumière à Lyon. Démission du cursus scolaire à 17 ans. Ce que je voulais faire ? Aller à Paris et devenir photographe. L’apprentissage s’est amorcé au fil des rencontres dans ma peau de travailleuse et d'amoureuse. Photographier les gens, ma grand-mère, ma mère, la voisine...beaucoup de femmes. Une faim de révélation obsessionnelle d’identité et d’intimité. Comme j’étais réfractaire, une renégat disait mon père, je n’étais pas davantage encline à suivre la procédure qui
(afficher la suite) consistait à faire signer des cessions de droit à l’image au personnes que je photographiais, ce qui évidement, a posé des problèmes au moment des publications. En 2000, je découvre avec bonheur le numérique et réalise mon premier site internet. Je me rencontre comme sujet et signe un pacte de cession de droit à l’image éternel avec moi-même. Je produis abondement des images, des autoportraits et des portraits. L’action est une absolue nécessité, ainsi que la recherche. Mettre en lien l’énergie et l’instinct, aller à la rencontre de soi et de l’autre. Saisir ce qui nous anime tous, le point d’universalité, et fixer cette énergie vitale, toujours mouvante, entre équilibre et déséquilibre. J’aime la toile du processus créatif et son inscription dans le temps qui ne permet pas une satisfaction durable. En 2020, j’ai 50 ans. Ce confinement invitant à l’introspection, j’accouche de mon double. Cet autre moi enfermé, le non gracieux, le blasé, le découragé, le terrorisé. S’impose alors un travail sur la multiplicité auquel j’invite d’autres femmes. Faire en sorte qu’il soit impossible de nous résumer, de nous simplifier, de nous restreindre!